L'âme des animaux et la réincarnation par
Michèle
Morgan
Réflexion sur l'âme des animaux
La complicité avec un animal de compagnie change notre regard
sur tout le règne animal. Cette expérience invite
à respecter ces individus vivants qui agrémentent la vie
humaine. La plupart des gens mangent de la viande et du poisson sans
réaliser leur chance tellement cette habitude leur est
simplifiée par le modernisme des épiceries. Le
végétarisme permet de jouir d’une alimentation
équilibrée sans consommer de la chair mais cette approche
n’est pas encore à la portée de tous. Elle n’est
d’ailleurs pas recommandée pour tous les climats. Les
bêtes servent donc à nous nourrir, à nous faire
vivre en bonne santé. Il est conséquemment juste d’en
être conscient et reconnaissant.
Les animaux de compagnie apportent une autre dimension à notre
quotidien. De nombreux écrits existent déjà sur
l’importance de notre contact avec eux et de l’effet
thérapeutique de ce dernier sur nos humeurs. Lors de salons du
livre, j’ai personnellement eu le privilège de rencontrer le Dr
Joël Dehasse vétérinaire de Belgique, auteur de
magnifiques ouvrages. Il est l’un des spécialistes
européens les plus connus et les plus appréciés
des professionnels de l’éducation canine et du comportement des
bêtes en général. Cet homme m’a chaudement
encouragée à publier un texte sur l’âme des
animaux. Issu du monde scientifique, il m’a confié avoir des
notions sur le sujet mais il s’impose lui-même une réserve
et même une censure à cet égard pour ne pas
susciter des réactions non désirées au sein de ses
pairs. Par le biais de ses livres et de ses conférences, il
n’hésite toutefois pas à parler ouvertement des
émotions et d’une forme d’intelligence des bêtes. C’est en
fait le plus loin qu’il se permet d’aller publiquement.
Les animaux dans la littérature
D’autres auteurs ont également étudié le
comportement animal. L’un d’eux est Konrad Lorenz, biologiste et
zoologiste autrichien titulaire du prix Nobel de physiologie ou
médecine. Cet homme sympathique a observé des animaux
sauvages et domestiques. Il a passé une grande partie de sa vie
à l’examen des oies cendrées, réalisant alors le
travail le plus complet à l’heure actuelle sur cette
espèce. Mon père décédé avant que
Lorenz ne publie sur ces palmipèdes aurait été
ravi de lire cet auteur puisqu’il en avait adopté une qui le
suivait comme un chien. Très attachée à Daddy,
elle mourut peu de temps après lui. On aurait dit qu’elle ne
voulait pas être séparée de son maître.
Pour les amateurs du genre, je recommande aussi tous les livres de
James Herriot, vétérinaire et écrivain anglais.
Ses volumes ont eu un énorme succès et ils font partie
des plus vendus aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il y raconte
de nombreuses anecdotes comiques ainsi que des incidents de la vie d’un
vétérinaire de campagne anglaise. Adaptés pour le
cinéma et pour une série télévisée,
ses bouquins suscitèrent plusieurs vocations de la profession.
Des traductions françaises sont maintenant disponibles mais je
suggère aux personnes qui comprennent l’anglais de goûter
aux textes originaux qui nous mettent en contact avec des accents
particuliers au patelin où vivait l’auteur. Je garde un
excellent souvenir de ces lectures et je me propose de les reprendre
à ma retraite.
Le deuil animalier
Lors de la mort de l’un de mes chats, j’ai reçu en cadeau un
magnifique livre intitulé Deuil animalier de France Carlos. Ce
livre aide à traverser les étapes de la
séparation. Le décès d’un compagnon poilu provoque
de vives émotions qui ne sont pas toujours bien comprises par
l’entourage. On peut entendre des réflexions qui ajoutent
à notre douleur. À titre d'exemple : ce n’était
qu’un chien, tu peux le remplacer, tu ne devrais pas avoir autant de
peine. Plusieurs vivent de la culpabilité ou de la colère
lorsqu’incapables de trouver le moyen de guérir leur bête,
elles se sont résignées à l’euthanasie. Le manque
de la présence physique se fait aussi sentir dès les
premières heures du départ. Le toucher, l’odeur et les
sons familiers font place à un vide immense. Le temps
s’arrête et la personne endeuillée à l’impression
qu’elle ne pourra jamais plus être heureuse. En fait, le deuil
animalier ressemble beaucoup à la perte d’un parent proche. Nos
protégés font partie de notre famille et leur disparition
ne peut nous laisser indifférents.
Après une carrière de journaliste et de chef d’antenne
pour un important réseau de télévision au
Québec, Louise Lalonde devient en 1994 la propriétaire de
À la mémoire de nos amis, premier cimetière
certifié pour animaux de compagnie. Un long trajet la conduit
à l’époque vers cette mission pour laquelle elle milite
déjà depuis plusieurs années : la cause animale.
Celle-ci touche notamment la lutte contre la maltraitance, contre
l’exploitation par la reproduction, contre le manque de ressources,
contre les services trop coûteux ainsi que l’adoption de lois
protégeant les animaux de compagnie, les bêtes sauvages et
de fermes. Le cimetière voit le jour à l’issue d'une
bataille d’articles de presse, d'une active participation à des
organismes militants et à des conseils d’administration pour la
protection des animaux. Depuis sa création, le parc où
reposent de nombreux animaux est devenu un magnifique jardin
privé à l’ombre des arbres. Personne n’y a toutefois
accès à l’exception de ceux qui y ont fait enterrer leurs
protégés.
Louise est pour moi une amie dont j’admire le travail innovateur. En
mars 2008, elle accordait une entrevue à David Desjardins,
journaliste de Voir Québec. Très loin du monde animal et
sceptique quant à la pertinence d’un cimetière
dédié aux bêtes, il s’est rendu à la source
pour essayer de comprendre le tournant de carrière de cette
excellente journaliste et les motifs qui incitent les gens à
faire enterrer ou incinérer la dépouille de leurs animaux
de compagnie. Elle lui a parlé en ces termes: «Comme
journaliste, j’avais l’image d’une société
délinquante, décadente, obsédée par les
intérêts économiques, rarement sociaux, une
société qui se tire dans le pied. Au cimetière, je
rencontre des gens avec une autre perspective de la vie...» Dans
un éditorial consacré à la mort des animaux, une
dame qui a choisi l’option de l’enterrement déclare avoir
énormément de problèmes avec ceux qui traitent les
animaux comme de la charogne. Elle dénonce aussi le fait qu’on
utilise à des fins industrielles le corps d’un animal
«membre» de notre famille pendant de nombreuses
années. Elle considère que disposer de la
dépouille de manière écologique par
incinération ou par enterrement dans un endroit
spécialisé, conformément à la loi et
à l’hygiène, est une saine initiative. Elle parle en
termes élogieux du cimetière À la Mémoire
de nos Amis. Elle a constaté à quel point ce lieu est
bien entretenu. J’ajouterais que Louise se distingue par l’empathie, le
respect et la compassion dont elle fait toujours preuve pour
accompagner les gens dans leur tristesse. Avec sa capacité
d’écoute et de communication, elle sait déposer avec
douceur un baume sur la plaie vive. J’ai aussi fait enterrer le corps
d’un animal et je paye ma modeste cotisation annuelle pour contribuer
à la conservation de l’endroit. Un site internet apporte de plus
amples informations sur cet emplacement unique dans la région de
Québec. On y évoque plusieurs raisons pour lesquelles une
personne choisira cette option.
En voici quelques-unes qui se passent de commentaires:
Parce qu'on ne veut pas que l'on dispose de son
corps comme une ordure.
Parce qu'on veut un endroit sûr et
approprié pour l'animal qui a partagé des moments
importants dans notre vie.
Parce qu'on ne veut pas l'abandonner. Il est un
membre de la famille.
Parce que l’on constate sur les lieux que d'autres
ont aussi vécu un tel chagrin.
Parce qu'on souhaite que la disposition de son corps
se fasse sans délai inutile et sans plusieurs
intermédiaires.
Parce qu'on refuse le doute et qu'on veut voir tout
ce qui concerne la manipulation du corps de notre animal.
Parce qu'en voyant le lieu protégé
où repose notre ami, cela nous rassure.
Parce que le coût est accessible à tous.
Parce qu'on désire la discrétion,
l’absence de jugement, l'écoute.
Parce que cet accompagnement est doux et sans
traumatisme. Il ne prolonge pas la peine. Il nous aide à la
traverser.
Je reçois chaque année des centaines de lettres et de
courriels de gens qui cherchent des informations sur la
réincarnation des âmes animales. Je fais le vœu que mon
texte apporte l'espoir que la vie ne cesse pas avec la mort physique.
Je tiens à préciser que mon savoir en cette
matière est essentiellement basé sur mon
expérience et sur mon intuition. Cette connaissance n’a donc
rien de scientifique et elle est contestable. Mon but n’est pas de
convaincre qui que ce soit. Je n’ai pour seul objectif que de partager
mes découvertes avec tous ceux et celles qui cherchent des
réponses à leurs interrogations ou qui ont
déjà observé des phénomènes
comparables dans leur propre existence.
La question de l’âme des animaux se pose depuis toujours. La
littérature sur ce sujet n’est toutefois pas très
abondante. Le livre L’âme des animaux de l’auteur Jean Prieur
demeure le classique dans ce domaine. Cet autre intitulé Les
animaux ont-ils une âme ? écrit conjointement par
Daniel Meurois et Anne Givaudan apporte aussi des informations
intéressantes à ce sujet. Ma bibliothèque contient
quelques titres qui abordent directement ou indirectement cette
question. La plupart de ces écrits sont publiés en
anglais. Le livre de Kim Sheridan “Animals and the Afterlife” est
unique en son genre. Il est venu appuyer mes intuitions et mes
expériences passées sur la vie de l’âme animale
après le décès. Kim Sheridan et son mari ont
développé une expertise en communication
animalière et ils sont connus en Californie. Grâce
à ce bouquin j’ai notamment découvert que le rat
intelligent et très propre peut aisément devenir animal
de compagnie au même titre qu’un chien, un chat ou un oiseau.
J’ai aussi compris que la perte d’un animal, même celle d’un tout
petit rat, pouvait engendrer autant de souffrance que la disparition
d’un être cher. Ce fut l’expérience éprouvante de
Kim Sheridan qui, toutefois, a fini par constater qu’après la
mort la vie continue.
Mon point de vue sur la réincarnation
Les réincarnations ne se produisent pas au même rythme et
de façon identique d'un individu à un autre. Chez
l'être humain, la vitesse de retour dépend du niveau de
conscience de la personne décédée ainsi que de son
libre arbitre. Je vous donne un exemple : si vous avez travaillé
très fort pour obtenir un diplôme universitaire de
maîtrise, vous n'aurez pas nécessairement l'envie de vous
inscrire tout de suite pour des études de doctorat. Le
phénomène de la réincarnation s’apparente à
cette situation. Pour revenir, il faut d'abord savoir que nous pouvons
accéder à ce passage. Il est ensuite impératif
d’avoir le courage de le faire. Plusieurs quittent la terre sans
même avoir pris conscience de leur capacité de poursuivre
leur perfectionnement en s’appliquant à vivre
conformément aux Lois de la Création et en apprenant
à développer leurs ressources spirituelles plutôt
que d’accorder trop d’importance à l’aspect matériel.
Pour ces individus, l'éveil risque d’être long. Nous avons
heureusement des guides qui nous aident à comprendre la
nécessité de nous réincarner pour parfaire notre
évolution. Par ailleurs, si une personne décède
avec cette pleine connaissance, le retour peut se faire rapidement. Des
penseurs affirment que tout s’accélère avec
l'arrivée de l'Ère du Verseau.
Pour ce qui est des animaux, les choses se passent différemment
car ceux-ci ne jouissent pas comme nous du libre arbitre. La relation
avec des gens qui les aiment et qui favorisent leur évolution en
tant qu'âme animale leur offre cette opportunité. Encore
là, les réincarnations dépendent du niveau de
conscience de ceux et celles qui ont eu le privilège d'entrer en
contact avec ces bêtes. J'ai appris que les réincarnations
sont fréquemment observées chez les chiens, les chats et
les chevaux justement en raison du fait que ces derniers s'attachent de
façon très particulière aux humains et qu'ils
arrivent à se détacher de l'âme-groupe. Lorsque
j'ai perdu ma Soleil, je ne savais pas qu'elle reviendrait et je suis
donc allée à la recherche de la vérité.
J'ai mis du temps à explorer, à lire, à chercher
l’information auprès de personnes en qui j'ai confiance et qui
ont cheminé spirituellement. Par la suite, j'ai vécu
l'expérience et j'ai acquis cette conviction.
Je veux à mon tour partager afin d’apporter aux gens un
éclairage sur cette réalité pourtant bien simple
et bien naturelle. En résumé, plus nous sommes au fait de
la possibilité de la réincarnation, tant pour les humains
que pour les animaux, plus les phénomènes se produisent
rapidement. Il faut, bien sûr, respecter le cheminement
particulier de tout individu. Les bêtes ont aussi des guides et
leur propre route à suivre. La vie terrestre est magnifique mais
elle est remplie d'obstacles et d'embûches. L'être humain
et l'animal en évolution arrivent un jour à un stade
où ils peuvent demeurer dans une sphère spirituelle. Des
âmes ne séjournent que brièvement sur terre pour
accéder à une dimension plus éthérée
sans avoir à se réincarner. Des amis de Québec
gardaient des chats déjà connus que leurs enfants
reconnaissaient aisément non par leur couleur mais bien par de
nombreuses caractéristiques de comportement. Un jour, ce couple
comprit que l’un de leurs félins ne reviendrait plus.
Après son décès, les deux personnes l’ont
simultanément vu en rêve et elles ont constaté
qu’il jouissait d’un grand bien-être là où il se
trouvait. Ces phénomènes naturels se produisent pour peu
que nous leur portions une attention particulière.
En période de deuil, nous pouvons nous adresser aux dévas
(guides des animaux) et les prier de prendre soin du
protégé que nous avons perdu jusqu'à sa prochaine
incarnation. Si son heure de retour n'est pas venue, la vie peut nous
conduire vers une autre âme animale en attendant un moment
propice à retrouver celle qui nous a quittés.
Néanmoins, tout dépendant du plan d’évolution de
cette personne et de cet animal, ce dernier peut revenir rapidement.
Je suis persuadée que des parents ou amis
décédés continuent de nous aider comme au temps de
leur incarnation, lorsqu’elles vivaient physiquement à nos
côtés. Sans posséder la faculté
d’accéder à toutes nos requêtes car le fait
d'être rendues dans le monde astral ne leur donne pas des
pouvoirs magiques, ils peuvent cependant nous inspirer et nous soutenir
dans nos épreuves. Ils peuvent aussi se réjouir de nos
réussites et s'associer à notre bonheur. De leur
côté, ils nous apportent aide et réconfort, du
nôtre nous pouvons favoriser leur ascension spirituelle. Il
s’agit d’un échange d'amour.
Le décès d’un animal peut donc être envisagé
comme une expérience constructive pour apprendre à un
enfant ou à un adulte cette certitude inéluctable de la
mort et pour faire réaliser l’importance de vivre pleinement le
moment présent. Louise Lalonde déclarait à David
Desjardins : «Pour les enfants, c’est souvent leur premier
contact avec la mort. Ils lisent parfois un mot qu’ils ont écrit
à propos de l’animal, et c’est l’occasion pour les parents de
parler avec eux de la mort.»
Le fait de savoir que l’âme continue de vivre et peut revenir met
un baume et facilite l’acceptation de l’épreuve.
Les histoires relatées dans Suivre le courant et
découvrir l’essentiel de la vie sont authentiques et les images
qui accompagnent mes textes représentent des photos de mes
animaux de compagnie. Ceux qui n’ont jamais vécu
l’expérience d’avoir un chat, un chien ou un autre
protégé, ne peuvent comprendre à quel point chaque
bête est un individu unique et irremplaçable. Chacun a sa
personnalité, son caractère et une façon
particulière d’interagir avec les humains et avec ses
congénères. Il est important de réaliser que les
animaux sont vivants, qu’ils ressentent des émotions et qu’ils
ont une âme sensible.